Les vacances sont souvent synonymes de détente, d’évasion et de repos. Pourtant, nombreuses sont les personnes qui constatent une paradoxale difficulté à bien dormir une fois en congé. Ce décalage entre l’attente d’un repos réparateur et la réalité de nuits agitées est profondément frustrant. Derrière ce phénomène se cachent des mécanismes biologiques, environnementaux et émotionnels qu’il est intéressant d’explorer.
Les causes physiques d’un mauvais sommeil en vacances
Le changement d’environnement
Dès la première nuit dans un nouvel environnement (chambre d’hôtel, lieu de villégiature ou maison de famille) le cerveau adopte inconsciemment une vigilance résiduelle. Ce phénomène, appelé “first-night effect”, se traduit par un sommeil plus léger, parfois uni-hémisphérique, afin de rester en alerte face à un environnement perçu comme moins sûr. Bien que ce réflexe soit évolutif, il peut perturber plusieurs nuits, notamment si le cadre reste inconfortable (matelas trop ferme ou odeurs inhabituelles). (Condé Nast traveler - Why Is It So Hard to Sleep While Traveling? - 2024)
Décalage horaire et rythme circadien
Lorsqu’on voyage à travers plusieurs fuseaux horaires, notre horloge interne se retrouve déréglée. C’est ce que l’on nomme le jetlag : il s’agit d’un mal-adaptation temporaire du rythme circadien, entraînant insomnie, fatigue et troubles du sommeil. (Cleveland Clinic - Jet Lag - 2024)
Alimentation et habitudes modifiées
En vacances, il est courant de dîner plus tard, de consommer davantage d’aliments copieux ou d’alcool, ou encore de bouleverser son rythme d’activité physique. Ces changements nuisent à la digestion et à l’endormissement, ainsi qu’à la qualité du sommeil. (Sleep Foundation - Travel & Sleep - 2025 et Ameli - Insomnie de l'adulte et troubles du sommeil : définition, facteurs favorisants et conséquences - 2025)
Les causes psychologiques et émotionnelles
La pression de “bien profiter”
L’envie de tirer le meilleur de chaque instant peut générer une hyperstimulation émotionnelle. On multiplie les sorties, les visites, les moments festifs… au point que le corps a du mal à se détendre, et le cerveau à s’arrêter.
L’anxiété liée au changement
Même lorsqu’elle est positive, l’adaptation à un nouvel endroit crée un stress latent : logistique, repères modifiés, pertes éventuelles, comptes à rendre… autant de facteurs qui activent le système d’alerte, sécrètent du cortisol et freinent l’endormissement.
La rupture du quotidien
Changer de lieu implique abandonner ses habitudes (horaire, rituel du coucher, ambiance…), et l’absence de repères familiers peut entraîner une sorte de désorientation, bien réelle pour la régulation du sommeil.
« Les vacances, même synonymes de repos, perturbent nos routines et déclenchent des mécanismes de protection naturels. »
Comment mieux dormir en vacances ?
Voici quelques astuces pour améliorer son sommeil pour mieux profiter de ses vacances.
Recréer un environnement rassurant
Rétablir une ambiance familière aide le cerveau à relâcher sa vigilance. Apportez un peu de chez vous : un masque de sommeil, une taie en soie, un pyjama en soie, des boules Quies, un diffuseur d’essences (comme la lavande), un livre à feuilleter avant le coucher, etc. (Clayton Sleep Institute - Travel insomnia explained: Why you can't sleep away from home and how to fix it - 2025). Une literie confortable et une température de chambre optimisée (idéalement entre 16 et 19 °C) favorisent également le sommeil profond.
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Préserver un rythme régulier
Conserver des horaires de coucher et de lever proches de ceux du quotidien aide à conserver une cohérence circadienne. Des rituels apaisants (lecture douce, respiration, méditation) facilitent la transition vers le sommeil.
Gérer l’alimentation et l’hydratation
Prendre des repas légers le soir, éviter alcool et caféine tardive, et faire attention à l’hydratation, tout cela contribue à un endormissement plus serein.
Prendre soin de son mental
Faire le deuil des « vacances parfaites » libère des tensions. Techniques de relaxation, respiration profonde, application de méditation, carnet de sommeil… sont autant d’outils précieux.
Conclusion : se rappeler que le corps a besoin d’adaptation
Les vacances, même synonymes de repos, perturbent nos routines et déclenchent des mécanismes de protection naturels. Ces quelques nuits agitées témoignent surtout d’un processus d’adaptation. En douceur, avec bienveillance, en recréant un cadre serein et en préservant un ancrage aux rituels familiers, tout en oubliant la pression de performance, on finit par rétablir un sommeil réparateur, même loin de chez soi.
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